Dire que le marché des scooters 125 cm3 est concurrentiel est un euphémisme, pourtant c’est un challenge qui n’effraie pas Kymco. Le constructeur taïwanais présente en effet un nouveau scooter compact, le SkyTown 125. Intéressant sur le papier, grâce à son prix notamment, que vaut-il sur la route ? Réponse dans notre test !
Alors que le marché du scooter électrique 125 patine, à l’inverse, celui du scooter thermique se porte bien. Si les stars du segment GT reste le Honda Forza 125, intouchable avec 5 943 immatriculations l’an passé, et le Yamaha Xmax 125 (3 605 unités), deux autres challengers trustent le segment des scooters 125 compacts.
Plus adaptés à la ville et moins cher, les Honda PCX et Honda Nmax sont en effet des best-sellers dans leur catégorie. Une réussite qui n’a pas échappé à l’ours taïwanais et qui a déjà dans sa gamme de convaincants scooters avec le AK 550, le nouveau Xciting 400 ou encore l’étonnant 3 roues CV3. Mais voilà, il manquait à Kymco un scooter compact 125 pour venir faire de l’ombre aux PCX et au Nmax.
Présentation du Kymco SkyTown 125
L’écueil est donc aujourd’hui réparé avec l’arrivée sur le marché du SkyTown 125 cm3. Affiché au tarif de 2 799 € (prix de lancement, 2 990 € après le 15 Juin 2024), il est moins cher que ses concurrents. Le Honda PCX s’affiche à 3 549 € et le Yamaha Nmax est à 3 599 €.
La fiche technique du SkyTown 125 est pourtant déjà rassurante avec un nouveau moteur Green Power monocylindre quatre temps 125 cm3. Avec une puissance d’environ 11 chevaux pour seulement 126 Kg, son nouveau moteur lui permet de se conformer à la norme Euro 5+ et de n’afficher qu’une consommation de 2,1 /100 km. Urbain de nature, le SkyTown est équipé de roues de 14 et 13 pouces (Av-Arr) et d’un châssis tubulaire en acier. Le constructeur annonce 300 km avec le petit réservoir de 7,5 l. L’instrumentation de bord est confiée à un afficheur numérique avec jauge à essence et on trouvera 2 ports USB A et C. Si le coffre sous la selle de 28 l et les deux boites à gants dans le tablier ne suffisent pas, Kymco offre de série un top-case de 35 l et un pare-brise haut. Bref, est-il aussi séduisant en vrai qu’en présentation ? Réponse maintenant !
Kymco SkyTown, design et finition
Le Kymco SkyTown 125 est d’emblée une bonne surprise. Avec ses lignes tendues et son profil affuté il a fier allure et propose selon nous une silhouette plus mature, plus dynamique que ses concurrents. D’ailleurs sa stature est légèrement plus imposante que les deux autres avec 1,94 m de long et surtout un empattement de 1,34 m légèrement supérieur au Honda PCX. Mais ce qui frappe tout de suite c’est le soin apporté aux détails. Pas d’esbroufe, c’est simple et efficace.
On apprécie l’éclairage Led, la face avant nervuré et surtout le dessin des clignotants boomerang intégrés au tablier. Les assemblages sont corrects dans l’ensemble mais on notera tout de même quelques plastiques un peu cheap autour de l’instrumentation de bord ou une toute petite trace de colle au niveau de la poignée gauche. Du chipotage clairement puisque le reste de la carrosserie est vraiment agréable à regarder et à toucher, surtout dans le coloris noir mat de notre modèle d’essai.
Lorsque l’on prend position sur la selle on découvre une assise ferme mais suffisamment large pour ne pas sentir les arrêtes et un passager, pas trop corpulent toutefois, trouvera facilement ses aises grâce aux poignées de maintien et repose pieds pliants. Le conducteur lui, pourra positionner ses pieds à plat sur le plancher ou déplier ses jambes sur le bas du tablier. La hauteur de selle est accessible même aux conducteur de petite taille avec une hauteur de seulement 770 mm.
Équipement SkyTown 125
Bien que le buste soit droit, les bras sont un peu pliés et ramassés sur l’avant avec un guidon étroit et un peu bas. Toutes les commandes tombent parfaitement en main et c’est tant mieux car les leviers ne sont pas réglables. On remarque aussi l’absence de bouton de warning, pourtant utile pour se faire remarquer en inter-file. Au jeu des 7 erreurs, nous aurions apprécié que le compartiment gauche soit verrouillable, là c’est l’inverse : on a parfois un peu de mal a fermer le couvercle et surtout il n’est pas assez profond pour y ranger un smartphone. Tant pis, ce dernier prendra place sur le support de téléphone fourni par le constructeur.
Le compteur offre une instrumentation claire et bien lisible avec le tachymètre affiché en gros, un compte-tour (gradué jusqu’à 10 000 trs), l’heure, une jauge à essence et en appuyant sur le bouton mode (au toucher un peu trop spongieux) on fait défiler le trip total, partiel, la tension de la batterie et c’est tout. Le SkyTown 125 est dépourvu de connexion avec Nodooe, l’application connectée du constructeur qui permet de personnaliser son fond de compteur, géolocaliser son scooter et suivre un tracé GPS. Clairement avec le SkyTown, l’idée de Kymco est de contenir les coûts et de le rendre simple d’utilisation.
Enfin, notons que le bouchon de réservoir, qui ne ferme pas à clefs, est caché sous une trappe déverrouillable via le barillet de neiman, tout comme le coffre de selle. Celui-ci offre 28 l et permet de ranger un casque intégral ou même un modulable et un sac puisqu’il est en étage. Au besoin il y a de toute façon encore de la place dans les 36 l du top-case.
Au guidon du Kymco SkyTown125
Sur le papier la fiche technique du SkyTown ne gonfle pas les muscles. Au contraire, il apparait même comme le moins puissant de ses concurrents avec 11,1 ch contre 12,5 ch pour le CPX et 12,2 ch pour le Nmax. Mais voilà, il est le plus léger des trois avec seulement 126 kg. Résultat des courses il est d’une maniabilité redoutable et surtout il surprend par sa bonne volonté. Rien d’impressionnant évidemment mais ce petit bloc Green Power affiche une bonne santé et un caractère sympathique, qu’il doit aussi à son carburateur à l’inverse de ses challengers dotés de l’injection. Une partie du couple de 10,6 Nm est disponible assez tôt et il n’y a nullement besoin d’essorer la poignée pour s’extraire du trafic.
Mieux encore, parfaitement équilibré il offre un comportement à la fois vif et rassurant. Cette stabilité, le SkyTown la doit notamment à la rigidité de son cadre treillis mais aussi à l’équilibre trouvé par le réglage de ses trains roulants. Servi par une simple fourche classique et un combiné d’amortisseurs au tarage assez ferme, les pneus Kenda au grip correct sur le sec, assurent une bonne partie du travail avec leur monte en 110/70/14 à l’avant et 130 /70/13 à l’arrière.
Bien sur il ne faudra pas demander l’impossible à ce SkyTown 125 et son terrain de jeu favoris reste la ville mais avec un bon 116 km/h (120 annoncé) il peut s’aventurer en périphérie sans crainte d’être largué. En plus, avec le pare-brise haut et le dessin de son tablier, un gabarit moyen d’1m74 comme le notre est bien protégé jusqu’à 80 km/h. Vitesse atteinte très facilement d’ailleurs.
Bref, le comportement routier de ce scooter 125 compact est une bonne surprise. En revanche on sera un peu moins laudateur en ce qui concerne le freinage puisque le SkyTown 125 fait l’impasse sur l’ABS. C’est dommage, car même si on comprend le besoin de contenir les coûts encore une fois, c’est le genre de technologie qui rassure. Muni d’un couplage CBS avant arrière il n’y a néanmoins pas grand chose à craindre et même sur un freinage d’urgence nous n’avons pas bloqué les roues, mais sous la pluie, il faudra rester méfiant.
Consommation
Un dernier mot en ce qui concerne la consommation. Kymco annonce 2,1 l/100 km et environ 300 km d’autonomie avec un petit réservoir de 7,5 l. Nous n’avons pas pu réaliser de mesure chiffrée mais notez tout de même que lors de notre journée d’essai d’une quarantaine de kilomètres composée de relances incessantes et d’un bout d’autoroute pour rallier les bords de Marne à Paris, la jauge n’avait pas bougé. Et puisque l’on parle de Paris, vous pourrez faire la nique à certains de ses ayatollahs : ce SkyTown est aussi remarquablement silencieux.