Modèle iconique du constructeur coréen, la Kia Picanto fait de la résistance sur le segment des petites citadines avec un second restylage. Enrichit de nouvelles aides à la conduite et d’équipements supplémentaires elle avance des tarifs haut perchés. Justifié ? On vous répond dans notre test !
Troisième voiture la plus vendue de Kia, la Picanto sillonne les routes européennes depuis 20 ans, et avec succès puisque la puce coréenne s’est écoulée jusqu’à présent à plus de 1 000 000 exemplaires sur le Vieux Continent et à 116 000 unités en France. Pourtant, le marché à bien changé depuis la première version parue en 2004.
Le segment A, celui des petites citadines, a été largement déserté par les constructeurs, ceux-ci estimant que le secteur n’est pas assez rentable. Place donc aux marges plutôt qu’aux volumes pour la plupart.
Une posture que se refuse, à priori, Kia qui compte bien profiter de la désertion des concurrents pour assoir sa présence sur le marché. D’ailleurs, le constructeur estime qu’après un pic à près de 200.000 unités vendues sur 2019, le marché va se stabiliser cette année autour des 5% avec un volume de 100 000 unités. Si le marché baisse, le nombre de concurrents aussi puisqu’il a été divisé quasiment par deux sur la même période.
Concurrence de la Kia Picanto GT-Line 2024
Ainsi, sur la route de la Kia Picanto, se dresse la Fiat Panda, qui vient tout juste de passer les normes européennes GSR2, la Renault Twingo qui est en fin de vie, la Suzuki Ignis qui sortira du catalogue en 2025, la Toyota Aygo X, la Hyundai i10 ou encore la Dacia Spring qui n’a plus de bonus. Enfin, ça, c’est si on regarde juste les concurrentes sur le segment sans faire attention aux prix, car la Kia Picanto, comme ses concurrentes a vu ses prix fortement grimper ces derniers temps.
En effet, si la version d’entrée de gamme 1.0 essence DPi 63 ch BVM5 Motion s’affiche à 15 990 €, la version de notre essai 1.2 essence DPi 79 ch BVM5 GT-Line est à 18 490 €. Oui, vous avez bien lu. A ce prix vous avez une Dacia Sandero Stepway haut de gamme de 100 ch, l’entrée de gamme de la nouvelle Suzuki Swift Hybrid ou même la nouvelle Citroën C3 qui démarre à 14 990 €. La comparaison est cruelle certes, mais notez toutefois que si vous avez besoin d’une petite voiture, la Kia Picanto est en réalité mieux-disante que ses concurrentes directes puisqu’elle est à équipement équivalents 2 330 € moins chère que sa principale concurrente la Toyota Aygo X Collection par exemple.
Ceci posé, voyons un peu ce que cette Kia Picanto a à nous offrir.
Tarifs et Equipements
Motorisation | Motion | Active | GT-line |
1.0 essence DPi 63 ch BVM5 | 15 990 € | 17 090 € | 17 990 € |
1.2 essence DPi 79 ch BVM5 | 17 590 € | 18 490 € | |
1.2 essence DPi 79 ch BVMA5 | 18 590 € | 19 490 € |
En finition Motion la Kia Picanto est bien équipée puisqu’elle offre l’aide au maintien et le centrage dans la voie, la caméra de recul, le freinage d’urgence avec détection des voitures, cycliste et piétons, la gestion intelligente des feux, la reconnaissance et la régulation de la vitesse, 5 places de série (et on le précise car c’est la seule) , une banquette 60/40, les 4 vitres électriques, une connectique USB à l’avant, un combiné d’instrumentation numérique de 4,2 pouces, un écran tactile multimédia de 8 pouces compatible avec Android Auto et Apple CarPlay et la Navigation connectée.
Comme vos pouvez le constater, il manque la climatisation. Pour bénéficier de celle-ci il faudra opter pour la finition Active qui ajoute donc en plus, la Clim manuelle, le siège conducteur réglable en hauteur et quelques accastillages esthétiques.
Enfin, la finition GT-Line, de notre essai donc, offre en plus des boucliers spécifiques, des jantes alus en 16 pouces, des feux à Leds avant et arrières, une console centrale avec accoudoir et rangement, une connectique USB à l’arrière, des sièges synthétiques noir, des rétroviseurs rabattable électriquement. Pour le chargeur à induction, la clim automatique et l’ouverture et le démarrage sans clef, il faudra encore ajouter 900 €.
Kia Picanto GT-Line 2024, Design et finitions
Cette nouvelle Kia Picanto 2014 est en réalité un second restylage basé sur la version 2017. Cela lui permet de conserver des côtes riquiqui qui font du bien à l’heure où tout le monde ce « SUVéise ». Ainsi, la Kia Picanto mesure 3,6 m de long, 1,59 m de large et 1,48 m de haut. Son emprunte au sol reste donc celle de son ainée mais en revanche le style se modernise.
A l’avant, le capot a été retravaillé pour intégrer le nouveau Logo Kia, la calandre a été redessinée pour intégrer le nouveau design « Tiger Face » que l’on retrouve sur les Kia EV3 et Kia EV9 par exemple, les projecteurs à l’avant intègrent une nouvelles signature lumineuse et le bouclier avant est aussi redessiné avec des prises des prises d’air. Le tout donne un côté plus dynamique et plus agressif à l’ensemble.
A l’arrière, même chose, les feux à Leds offrent une nouvelle signature lumineuse avec un bandeau qui court le long du hayon, le bouclier intègre un mini diffuseur et le logo est identique à celui de l’avant. De profil, la nouvelle Kia Picanto Gt-Line joue la carte de la sportivité avec des jantes en 16 pouces et des bas de caisse. On espère que le plumage vaudra le ramage !
Dans l’habitacle
En découvrant l’habitacle, on constate que les évolutions sont moins nombreuses qu’à l’extérieure. Avant de rentrer dans le détail des équipements, constatons que les assemblages sont très correctes en dépit d’un plastique dur omniprésent et en réalité, même si les évolutions sont peu nombreuses, tout tombe bien sous la main, que ce soient les vitres électriques, le levier de vitesse ou encore les molettes de climatisation qui ont le bon goût de rester manuelles.
Petite déception toutefois, il manque des rangements et il n’y a pas aumônière dans les dossiers du rang 1. En revanche non seulement l’accessibilité à bord n’est pas un problème, y compris à l’arrière ou deux adultes d’un gabarit respectable pourront voyager sans avoir (trop) la sensation d’être étriqué.
Enfin, le coffre est l’un des plus généreux de la catégorie avec 255 litres. Seules l’Ignis et la Spring font mieux avec respectivement 260 l et 270 l.
Technologies de la Kia Picanto GT-Line 2024
Certes, le combiné d’instrumentation abandonne ces chères vielles aiguilles pour laisser place à une dalle numérique de 4 pouces à l’instrumentation de bord bien lisible, mais pour le reste les évolutions sont peu nombreuses, sauf à regarder dans l’interface de l’écran multimédia qui intègre les même graphiques et les mêmes agencements de menu que le reste de la gamme.
La navigation au sein de celle-ci est d’ailleurs relativement réactive, mais il y a trop de menus et sous menus et il est facile de s’y perdre, surtout quand il s’agit de débrancher ces satanées nouvelles aides GSR2 qui font plus mal à la tête du conducteur que quoique ce soit d’autre.
Interface multimédia
Pour faciliter la navigation dans l’interface, il est possible de personnaliser une touche sur le volant qui appellera directement le menus des aides à la conduite par exemple.
La caméra de recul n’offre pas une définition folle mais elle a le mérite d’exister, ce qui est rare sur ces gammes.
Aussi, la navigation GPS, manque un peu de réactivité. Il est facile de la perdre et faire glisser la carte avec ses doigts sur l’écran est assez ératique, sans parler d’un design assez daté.
Ce n’est pas trop grave toutefois car la dalle multimédia de 8 pouces peut recevoir des mises à jour OTA et est compatible avec Apple CarPlay ou Android Auto et on aura vite fait de se diriger directement avec Waze ou Maps.
Aussi, la Picanto est bien équipée, puisque dés l’entrée de gamme, elle offre la reconnaissance des panneaux de signalisation avec régulation de vitesse, la gestion intelligente des feux de route, l’alerte de vigilance du conducteur, le freinage d’urgence avec détection des piétons et l’aide active à la conduite.
Au volant de la nouvelle Kia Picanto GT-Line 2024
Avec 79 ch sous le capot on pourrait s’attendre à une voiture anémique, mais ce serait trop vite oublier que la Picanto ne pèse que 910 kg. En ville, la petite coréenne se joue de tout. Son train avant précis et son châssis soigné lui permettent de faire preuve d’une belle agilité. Les suspensions toutefois sont un peu sèches et ce ne sont pas les sièges en matières synthétiques qui soigneront vos lombaires, d’autant qu’ils font transpirer.
Les petites routes de la région Rhone-Alpes de notre essai nous permettent de voir comment ce moteur 1.2 DPi 4 cylindres 16 soupapes accuse le coup de la perte de 5 ch par rapport à la précédente version pour contenir ce si stupide malus et répondre à la norme Euro 6.
Malheureusement il les digère mal. Les reprises sont inexistantes et il faut systématiquement jouer avec la boite et tomber un rapport pour essayer de glaner un peu de couple, ce dernier faisant cruellement défaut dans le bas du compte-tour. A l’inverse, la montée en régime manque de tonus et on s’évertue à tirer les rapports pour faire avancer la voiture.
N’espérez pas gravir une côte autrement qu’en première. C’est dommage, le moteur 1.turbo de 100 ch seyait bien mieux à cette citadine capable pourtant de polyvalence et sachant se montrer homogène sur la route, même si la direction manque de consistance en son point milieu.
Consommation de la Kia Picanto 2024
Contre-partie de cette mécanique amputée d’une partie de sa puissance, la consommation sait rester très raisonnable. En jouant la carte de l’écoconduite et en ville, la Picanto se contente de 4,8 l/100 km, et ce sans assistance électrique. Sur les petites routes et allant jouer avec ce qu’il reste de tonicité dans le moteur, on peut faire grimper la consommation à presque 6 l/100 km. On retiendra surtout que le manque de puissance nous oblige à trop souvent enfoncer la pédale de droite pour gravir les vallons du Beaujolais.