Avec son style iconique et son ADN inimitable de petite sportive agile, la Mini Cooper SE continue d’évoluer dans sa cinquième génération tout en adoptant une motorisation 100 % électrique. Mais cette nouvelle mouture parvient-elle à concilier plaisir de conduite et zéro émission ? C’est ce que nous avons été vérifier au volant de la nouvelle Cooper SE !
Avec la mort des GTi thermiques et autres petites bêtes à plaisir tuées par un malus indécent, les petites sportives renaissent peu à peu en électrique : Alpine A290, Ypsilon HF, Junior Veloce, Abarth 500e et 600e. Ça commence à s’agiter du côté des électriques énervées !
Les GTi reviennent en électrique
Pour le moment la concurrence n’est pas nombreuse, mais les constructeurs ont compris que pour convertir les clients à l’électrique (les vrais, ceux qui achètent des voitures, pas les bobos qui n’ont d’yeux que pour Anne Hidalgo) il fallait des locomotives et surtout des autos sympas à vivre. L’enjeu est double, voir triple avec les petites sportives électriques : elles devraient coûter moins chère que leur homologues essence frappées du malus, elles devraient ne pas être pas trop chères à produire, en théorie, du fait de leur petites batteries pour conserver un rapport poids puissance pertinent et elles peuvent attirer non seulement des amateurs de petites sportives mais aussi une clientèle plus jeune. Bref le segment bouge, et si on est loin de la folie des années 80-90, il peut être possible de vibrer un peu.
Sur ce segment, la Mini Cooper SE n’est pas de prime jeunesse. Cette mouture 2024 succède à la Cooper SE produite en 2020. Si le mix de vente est en sa faveur chez le constructeur avec une part de 62 % des transactions, il était temps de la renouveler, surtout pour affronter les nouvelles venues. La Cooper E démarre à 34 000 € et reprend la puissance de l’ancienne Cooper SE, à savoir 184 ch. Mais notre version d’essai est bien plus énervée avec une puissance de 218 ch et démarre à 38 000 €. Et même 41 530 € dans notre finition JCW auquel il est encore possible de rajouter des pack d’options.
Finition | Mini Cooper E (184 ch) | Mini Cooper SE (218 ch) |
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Essential | 34 000 € | 38 000 € |
Classic | 35 010 € | 39 010 € |
Favoured | 36 220 € | 40 020 € |
Finition JCW | 37 530 € | 41 530 € |
Bonus – 2024 | Aucun |
Mini Cooper SE 2024, un design toujours reconnaissable
À l’extérieur, la silhouette de la Mini est toujours reconnaissable entre mille, avec ses feux ronds, ses porte-à-faux courts et ses grandes roues rejetées aux quatre coins. La silhouette s’affine aussi avec des arches de roues en plastique qui disparaissent et une calandre qui se modernise. Tant mieux d’ailleurs, car sa ligne a de quoi séduire encore et lui donne à la fois un petit air mutin et dynamique.
Par rapport à la précédente génération, la silhouette s’agrandit légèrement et gagne quelques centimètres deci-delà pour atteindre 3,85 m de long, 1,73 m de large et 1,46 m de haut. L’empattement, surtout, passe à 2,53 m, mais ces mensurations ne profitent pas vraiment à l’habitabilité. Non seulement l’accès aux places arrière est franchement compliqué pour un adulte, mais l’espace y restreint. Ce n’est pas mieux du côté de la concurrence, mais on aurait aimé une sensation un peu moins étriquée.
Habitabilité
Pourtant, la surface vitrée augmente légèrement. Le coffre ne brille pas non plus par son volume : avec 220 l, il perd même 1 l par rapport à la précédente génération, mais à contrario gagne 69 l une fois le dossier de la banquette rabattue pour atteindre 800 l. Et ce, grâce à un intérieur réaménagé.
En effet, les places avant bénéficient d’une bonne habitabilité. Et on gagne surtout en sensation d’espace avec non seulement une console centrale réduite à sa plus simple expression, avec juste un accoudoir, deux porte-gobelets et un espace pour poser son smartphone doté d’un chargeur à induction. La console gagne en simplicité aussi avec simplement cet immense écran central rond de 24 cm de diamètre, censé rappeler le compteur central des premières Mini.
Mini Cooper SE 2024, rétro-techno-fun
Sous celui-ci, on trouve quelques touches d’accès direct pour le chauffage, comme le bouton de démarrage, le basculeur D, R, N, P ou encore le switch pour les « Modes de conduite Mini Experience », mais toute l’interface de gestion de la voiture passe par cet écran. Un choix qui souffle le chaud et le froid : d’un côté, on bénéficie d’une excellente visibilité, qui peut être agrémentée d’un affichage tête haute. De l’autre, un peu comme chez Volvo ou Tesla : on finit par se perdre à systématiquement chercher des informations sur cette dalle.
Pourtant, la navigation à l’intérieur de celle-ci est fluide, l’écran réagit promptement et les graphismes sont modernes. Mais on regrette que l’interface soit très encombrée, avec beaucoup de menus, de sous-menus, d’icônes et de widgets disposés un peu partout sur la surface de l’écran, avec une disposition pas toujours pertinente ou pratique. C’est un peu dommage, d’autant que les différents modes « Mini Experience » ajoutent à chaque fois des changements graphiques, de sons et d’éclairage d’ambiance qui rajoutent encore de la personnalisation.
Au volant de la Mini Cooper SE 2024
Si la cible technophile et jeune est toute trouvée, de notre côté, on se réjouira surtout de retrouver des modes de conduite permettant d’adapter la réponse moteur en fonction des besoins.
Le sourire s’esquisse au coin des lèvres en effet, lorsqu’une fois la voiture démarrée, le mode Go Kart nous accueille d’une exclamation enjouée et distille un bruit de navette spatiale. C’est décalé mais amusant.
Et en réalité, voilà selon nous l’un des adjectifs qui colle le mieux à cette voiture. Et on peut vous garantir que coller le mot « amusant » à une voiture électrique, en 2024, est un chose particulièrement rare tant la majorité de la production actuelle fait non seulement grise mine mais distille peu de sensations. Que l’on soit clair toutefois : si vous cherchez une voiture confortable et efficace, tournez la page, cette voiture n’est absolument pas faite pour vous. En revanche, si vous vous demandez si cette version électrique de la Cooper S a conservé ce fameux « go-kart feeling », la réponse est oui.
Du coup, la direction très directe et très communicative est régulièrement secouée par des remontées de couple, et lorsque vous mettez pied au plancher, il est vivement conseillé de tenir le volant fermement tant le train avant peut se laisser déborder par les 330 Nm de couple. Un comportement joueur qui n’empêche malheureusement pas un sous-virage excessif lorsque l’on décide de franchement la taquiner, mais voilà, la voiture est rigolote, fun à conduire et relativement agile.
Consommation de la Mini Cooper SE
La consommation reste relativement mesurée. Lors de notre essai et sans jamais la ménager, nous avons obtenu une moyenne de 14,9 kWh/100 km dans un environnement urbain et périurbain (entendez par là en région parisienne — pauvre de nous, oui nous le savons). En mixte, et en chatouillant la pédale de droite pour profiter de la signature sonore, nous avons relevé 19 kWh/100 km.
Malheureusement, le plaisir est de courte durée car la capacité de la batterie est assez faible avec 54,2 kWh (49,8 kWh nets), de quoi envisager 402 km d’autonomie selon le constructeur et bien moins selon notre consommation. Si cela peut être suffisant pour un usage urbain, il faudra forcément prévoir des arrêts recharge fréquents lorsque vous déciderez de partir en week-end.
En effet, plus que la petite capacité de la batterie (qui se plaignait à l’époque d’avoir un réservoir de 34 l sur sa Cooper 1.3 i), c’est surtout la puissance de charge qui est décevante selon nous : en courant continu, il faudra se contenter d’une puissance maximale de 95 kW et donc attendre 30 minutes pour faire le plein de 10 % à 80 %. La concurrence ne fait en réalité pas vraiment mieux, mais ce n’est vraiment pas pratique pour partir l’esprit libre. Pour ceux qui ont un usage exclusivement urbain et la possibilité de recharger à domicile, le chargeur embarqué AC autorise une puissance de 11 kW.