Une bouille amusante, un prix agressif et une motorisation électrifiée : Fiat frappe fort avec la nouvelle Grande Panda. Mais derrière ses airs de citadine iconique revisitée, ce modèle tient-il toutes ses promesses sur la route ? Essai complet.

En 2025, concevoir une voiture à la fois désirable et abordable relève du défi. Pourtant, Fiat réussit un véritable tour de force avec la nouvelle Grande Panda, un modèle qui allie accessibilité, technologie et une touche de charme italien. Elle n’a rien à voir avec la Panda classique. Cette nouvelle itération s’installe dans le segment des citadines polyvalentes en flirtant avec les standards du segment B.

(c) David Lefevre

Gamme de la Fiat Grande Panda 2025

Fiat mise sur une double motorisation : hybride et 100 % électrique. La Grande Panda hybride est équipée d’un moteur trois cylindres 1.2 litre de 100 ch, tandis que la version électrique repose sur un bloc de 113 ch alimenté par une batterie de 44 kWh. Une puissance modeste, mais qui peut être cohérente pour une citadine vouée principalement à un usage urbain et périurbain. Elle partage d’ailleurs sa chaine de traction, dans ses deux versions, avec la nouvelle Citroën C3.

Côté tarifs, Fiat frappe fort avec une entrée de gamme électrique dès 24 900 € pour la finition RED, et 27 900 € pour la version La Prima, la plus haut de gamme et celle de notre version d’essai. La version hybride est plus accessible, sa version d’entrée de gamme démarre à 18 900 €. À titre de comparaison, la Citroën C3 à équipement équivalent (donc la finition Plus) débute à  17 950 € en thermique et 22 947 € en électrique. La nouvelle Renault 5 électrique débute à 25 000 € mais elle est moins puissante (95 ch) et n’a qu’une batterie de 40 kWh.

(c) Fiat / Patrice Maurein

Fiat Grande Panda, séduction à l’italienne

L’identité visuelle de la Fiat Panda a toujours été un point clé de son succès, et cette nouvelle Grande Panda ne fait pas exception. Fiat a su moderniser son modèle tout en conservant des éléments stylistiques qui rappellent son ADN. Sur la route, la silhouette carrée et les proportions soignées lui confèrent une présence affirmée, que l’on trouve d’ailleurs plus équilibrée que sur la C3 mais c’est en réalité une affaire de goût. Ses optiques avant sont dissimulées sous une face avant épurée, intégrant à la fois les feux de jour en forme de pixels des années et un système de recharge qui cache un câble enroulable de 4,5 mètres dans la calandre. Une vraie bonne idée pour éviter de salir le coffre mais attention ce câble ne supporte qu’une puissance de charge de 7 kW.

David Lefevre

D’autres détails font la différence : la carrosserie arbore un motif “Panda” gravé sur les portes, les arches de roues intègrent un discret badge Fiat à quatre lignes, et le hayon présente un relief tridimensionnel avec l’inscription Panda. Le tout apporte un certain cachet.

Habitacle

À l’intérieur, le charme continue d’opérer. Fiat ne cède pas à la tentation des plastiques moussés mais mise sur des matériaux travaillés comme cette boite à gants recouverte de fibres de Bambou (… rapport aux Pandas bien sûr …). Le tableau de bord arbore une architecture ovale inspirée de l’ancienne piste d’essai de Lingotto, célèbre circuit sur le toit de l’usine Fiat de Turin. Les touches de plexiglas coloré et de textile évitent un effet trop austère et donnent une personnalité unique à l’habitacle.

David Lefevre

Les sièges offrent un bon compromis entre maintien et confort, bien qu’à l’arrière, l’espace soit compté. La garde au toit est généreuse grâce à la silhouette cubique, mais les passagers de grande taille pourraient se sentir à l’étroit en raison du plancher surélevé de la version électrique. Sur ce point, une Citroën ë-C3 offre un meilleur compromis en matière d’habitabilité.

David Lefevre

Le coffre est une autre bonne surprise. Avec une capacité de 361 litres (412 litres pour la version thermique), il se positionne bien dans la catégorie. On regrette cependant l’absence d’un plancher modulable ou de crochets d’arrimage.

Technologies embarquées : du sérieux, mais des concessions

La Grande Panda adopte un double écran numérique, une configuration de plus en plus courante dans le segment B. L’écran multimédia de 10,25 pouces est bien positionné et propose une interface correcte, même si on note quelques lenteurs dans l’exécution des commandes. Les mens sont peu nombreux. Fiat a toutefois eu la bonne idée de maintenir des commandes physiques pour la climatisation, évitant ainsi les manipulations fastidieuses sur un écran tactile en roulant.

Le combiné d’instrumentation numérique de 10 pouces est moins sophistiqué que chez certains concurrents comme la Renault 5. Il est peu personnalisable et manque d’informations détaillées, un point frustrant pour ceux qui aiment surveiller précisément leur consommation d’énergie.

La compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto est présente sans fil, ce qui compense en partie l’ergonomie perfectible du système Fiat UConnect. Deux ports USB-C sont disponibles à l’avant.

En matière d’aides à la conduite, Fiat joue la carte du raisonnable avec un équipement de série convenable : régulateur de vitesse, maintien dans la voie, freinage d’urgence, reconnaissance des panneaux de signalisation et alerte d’inattention du conducteur. Sur les finitions haut de gamme, s’ajoutent des capteurs de stationnement avant et une caméra de recul, mais l’absence d’un régulateur adaptatif est regrettable pour les trajets autoroutier. Toutefois il faut quand même saluer la présence de touche de raccourcis pour couper rapidement le maintien dans la voie et la stupide alerte de survitesse.

Au volant de la Fiat Grande Panda

Sur la route, la Fiat Grande Panda électrique offre une expérience de conduite typique des citadines électriques actuelles : fluide, silencieuse et bien adaptée aux environnements urbains. Son moteur électrique de 111 ch (82 kW) et son couple instantané de 120 Nm permettent de se faufiler en ville avec aisance. L’accélération reste modeste avec un 0 à 100 km/h en 11 secondes, si c’est suffisant au quotidien, nous aurions apprécié un peu plus de vigueur dans certaines situations.

(c) Fiat / Patrice Maurein

En effet, à haute vitesse, le moteur semble s’essouffler et les dépassements demandent une anticipation importante. Sur autoroute, la Grande Panda peut atteindre 132 km/h, mais elle manque de reprise au-delà de 90 km/h, ce qui la rend moins confortable sur les trajets rapides. C’est un trait commun aux citadines électriques, mais d’autres modèles comme la Renault 5 ou la Peugeot e-208 offrent une meilleure réserve de puissance sur voies rapides.

(c) Fiat / Patrice Maurein

Côté châssis, La Fiat Grande Panda marque le pas en terme de confort par rapport à sa cousine l’ë-C3. Cette dernière bénéficie en effet des butées hydrauliques qui apporte un vrai moelleux en ville ou sur chaussée dégradée. La suspension de l’italienne est plus ferme, même si on reste loin de la Mini électrique qui se montre encore plus sèches sur les routes dégradées. Toutefois, ce manque d’amorti lui confère un ressenti plus dynamique sur la Route des Crêtes entre Marseille et La Ciotat, terrain de jeu de notre essai.

(c) Fiat / Patrice Maurein

Le guidage du train avant est correct mais il refuse d’être trop brusqué au risque de rapidement sous-virer. Toutefois la direction est un peu trop légère. Si elle permet de manœuvrer sans effort, en ville, nous aurions aimé un peu plus de précision à plus haute vitesse ou sur route sinueuse. Cependant on gardera à l’esprit que la Grande Panda n’est évidemment pas conçue comme une routière. D’ailleurs l’insonorisation est correcte en ville mais les bruits d’air et de roulement deviennent vite envahissants sur autoroute. Évidemment, le profil carré n’aide pas forcément.

(c) Fiat / Patrice Maurein

Consommation et autonomie de la Fiat Grande Panda

Fiat annonce une autonomie de 320 km pour la Grande Panda électrique grâce à sa batterie de 44 kWh. Sur le papier, cela semble tout à fait acceptable pour un usage urbain, où l’efficience des moteurs électriques est maximisée. En conditions réelles, ces chiffres seront à relativiser, mais elle ne s’en sort pas si mal. En effet, lors de notre essai, réalisé avec un mix de ville, routes de campagne et autoroute, nous avons consommé 47% de la batterie après un trajet de 123 km. Au final, cela donne une consommation de 16,81 kWh/100 km soit 262 km d’autonomie à un rythme normal.

(c) Fiat / Patrice Maurein

Côté recharge, la Grande Panda accepte une puissance maximale de 100 kW en courant continu (DC). Le constructeur annonce 27 minutes pour passer de 20 à 80% de capacité sur une borne rapide, ce qui est dans la moyenne du segment. Sur une borne domestique en courant alternatif (AC) de 7 kW, une recharge de 20 à 100% prend 4h20.

La présence d’un câble de recharge intégré est une idée ingénieuse et appréciable, évitant d’avoir à stocker un câble dans le coffre. Mais attention, ce câble ne permet que des charges lentes en 7 kW. Une option 11 kW est disponible pour 300 €. Si vous ne rechargez que chez vous, cette option n’est pas indispensable.

NOS NOTES ...
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Journaliste auto et moto, fan de carbus et de turbo mais déguste avec plaisir les innovations et le couple camionesque des électriques actuelles. Regarde devant sans faire table-rase du passé.
essai-fiat-grande-panda-un-futur-best-seller-electriqueLa Fiat Grande Panda a de nombreux atouts : un design original, une habitabilité correcte, un confort soigné, et un rapport prix-équipement attractif. Sa motorisation électrique fait d’elle une alternative pertinente pour les citadins qui cherchent un véhicule économique mais elle montre ses limites dès que l’on sort de son terrain de jeu favori. L'autonomie réelle en retrait, les performances limitées sur autoroute, et la recharge pas très puissante limite sa polyvalence. Il n'empêche, elle est une de nos petite électrique favorite.

2 Commentaires

  1. Reportage détaillé, merci pour les photo du » menu afficheur compteur » et des boutons « désactivation aide »;par contre je cherche encore parmi tous les reportages du web : phare pixel sont ils efficace? pas d’option volant chauffant ?
    Bonne journée

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