Découvrir le Kia EV3 pour la première fois, c’est avoir l’impression de voir un Kia EV9 en miniature. Mais au-delà de son design anguleux, ce SUV compact mise avant tout sur des technologies avancées héritées de son grand frère, et une autonomie maximale de 605 km. Ferat-il de l’ombre aux ténors du segments ? On vous explique tout dans notre test !
Un marché saturé mais des atouts distinctifs
Le segment des SUV électriques compacts est aujourd’hui l’un des plus compétitifs. Pourtant, rares sont les modèles capables de réellement se différencier. Kia semble avoir perçu une opportunité et ambitionne d’imposer son EV3 comme une référence. Ce SUV mise, sur le papier, sur des atouts solides : une autonomie étendue, un espace intérieur généreux rappelant les standards du segment supérieur et des équipements empruntés à l’EV9. La question reste de savoir si le modèle tient toutes ses promesses sur la route.
Gamme de prix du Kia EV3
La gamme Kia EV3 s’articule autour de trois niveaux de finition et deux tailles de batterie. La version de base avec batterie de 58,3 kWh commence à 35 990 €. La finition Earth, mieux équipée, est proposée à 38 990 €, et la grande batterie est accessible à partir de 40 990 €, jusqu’à 45 990 € pour la version GT-Line, celle de notre version d’essai
Pour toutes les versions, un pack comprenant pompe à chaleur et recharge bidirectionnelle (V2L et prochainement V2H) est disponible en option à 1 550 €. À noter que, produit en Corée du Sud, le Kia EV3 n’est pas éligible au bonus écologique en France, mais selon nos discussions avec des sources internes, des négociations sont possibles.
Design et détails esthétiques du Kia EV3
Si les avis divergent souvent quant aux préférences esthétiques, certains aspects, comme l’équilibre des proportions, sont essentiels. Sous son allure cubique, le Kia EV3 révèle une harmonie de lignes plus raffinée qu’on pourrait le croire. Inspiré du design du Kia EV9, il affiche une calandre distinctive “Tiger Face” qui lui confère un look unique, presque animalier, rappelant les personnages de mangas.
Ce modèle adopte des lignes tendues, privilégiant les angles marqués et les surfaces planes pour accentuer son côté robuste, un trait qui plaît particulièrement aux amateurs de SUV. Rappelons que les SUV représentent aujourd’hui plus de 56 % des ventes globales des constructeurs, avec une domination de 43 % sur le segment B et 65 % sur le segment C.
Kia entend capitaliser sur cette popularité en adoptant les codes esthétiques bien établis : arches de roues angulaires à la manière d’un Dacia Duster ou d’un e-Vitara, jantes de 19 pouces sur la finition GT-Line, une ligne de toit subtilement inclinée, épaulée par un large renflement latéral qui dynamise le profil, ainsi qu’une signature lumineuse marquée à l’avant et à l’arrière.
Confort intérieur et modularité
Contrairement à ce que suggère son design carré, le Kia EV3 affiche un coefficient de traînée (Cx) de 0,263, un chiffre respectable pour cette catégorie de véhicule. Mais ses véritables atouts résident dans son habitabilité. Mesurant 4,30 mètres de long, il se place dans la tranche supérieure des SUV compacts. Avec une largeur de 1,85 mètre et une hauteur de 1,56 mètre, ses proportions sont pensées pour maximiser l’espace intérieur.
Le moteur électrique permet de libérer un empattement de 2,68 mètres, équivalent à celui du Kia Sportage, pourtant plus long de 34 cm. Ces dimensions se traduisent par un coffre de 460 litres, en tête de sa catégorie. En comparaison, le Volvo EX30 offre 318 litres, la Smart #1 atteint 323 litres, la Renault Mégane E-Tech propose 440 litres et le Peugeot E-2008, 434 litres.
Avec la banquette arrière rabattue, le volume de chargement s’étend à 1 250 litres, surpassant des modèles comme l’EX30 et la Smart #1. Un regret toutefois : Kia aurait pu renforcer la modularité avec des sièges coulissants et indépendants. Certains concurrents comme le Hyundai Inster ou la Renault 4 E-Tech proposent des sièges avant rabattables pour le transport d’objets longs, une option qui aurait été un ajout pertinent.
Équipements et technologies embarquées
Dès la finition de base Start, le Kia EV3 propose un équipement riche avec régulateur de vitesse adaptatif, assistance à la conduite en embouteillage, caméra de recul, reconnaissance des panneaux de signalisation, freinage d’urgence, climatisation bi-zone et entrée sans clé. En finition Earth, l’EV3 ajoute l’alerte d’angle mort, une tablette coulissante, sièges et volant chauffants ainsi que le démarrage via smartphone. La version GT-Line complète l’offre avec des éléments de carrosserie supplémentaires, un hayon électrique et un système audio Harman Kardon.
Le triple écran de 30 pouces, hérité de l’EV9, attire particulièrement l’attention. Cette dalle inclut une instrumentation numérique de 12,3 pouces, un panneau de contrôle de la ventilation de 5,3 pouces et un système d’info-divertissement de 12,3 pouces. Mais quelques bémols demeurent : le panneau de ventilation est partiellement masqué par le volant. Heureusement, on peut agrandir cette interface en appuyant sur une icône ou utiliser les commandes manuelles placées sous les aérateurs centraux.
Des raccourcis physiques permettent aussi un accès direct à la navigation, aux médias et aux réglages du véhicule. Cependant, les menus sont nombreux et l’utilisateur peut facilement s’y perdre. L’alerte de vigilance peut aussi rapidement devenir agaçante : elle se déclenche dès que l’on détourne le regard brièvement, provoquant des alertes répétitives qui finissent par nuire à l’expérience de conduite.
Kia EV3, sur la route
Sur la route, le Kia EV3 offre une expérience de conduite plaisante. Son moteur de 204 chevaux, associé à un poids de 1 900 kg, ne procure pas de sensations extrêmes (le 0 à 100 km/h est bouclé en 7,7 secondes). Néanmoins, le couple immédiat de 283 Nm et la précision du châssis garantissent une conduite agréable.
La suspension, équipée d’un système de double valve, absorbe efficacement les irrégularités de la route. Sans atteindre le confort de type “tapis volant” d’un Citroën C5 Aircross, l’EV3 reste particulièrement bien amorti pour un SUV de sa catégorie. En conduite plus sportive, il affiche un léger sous-virage, une direction perfectible et des pneus montrant vite leurs limites. Cependant, son comportement global est sûr et rassurant.
Le système de conduite semi-autonome est facile à activer, avec une bonne gestion des courbes et des ralentissements. Après un certain temps d’arrêt en embouteillages, une simple pression sur le volant relance le véhicule en douceur. En outre, le freinage régénératif, réglable sur plusieurs niveaux, propose un mode « one-pedal ». Bien que le premier niveau soit agréable, les niveaux plus élevés peuvent offrir une sensation de freinage peu naturelle.
Autonomie et consommation du Kia EV3
Le Kia EV3 impressionne par sa sobriété énergétique. Lors d’un trajet combinant voies rapides et routes sinueuses, la consommation relevée s’établissait à 14,9 kWh/100 km. Sur le trajet retour exclusivement par autoroute, elle est montée à 17,3 kWh/100 km, un résultat proche de la consommation mixte WLTP de 16,2 kWh/100 km annoncée par le constructeur.
L’autonomie est également l’un des points forts de ce modèle. Avec la batterie de 58,3 kWh, Kia annonce 436 km, tandis que la version 81,4 kWh permettrait de parcourir jusqu’à 605 km en cycle WLTP mixte. Ces valeurs permettent d’envisager des voyages sans s’arrêter trop souvent pour recharger. Les temps de charge sur borne rapide sont respectivement de 31 minutes pour la grande batterie et de 29 minutes pour la petite, de 10 à 80 %. Bien que dans la norme du segment, on aurait apprécié une architecture 800 volts comme celle des EV6 et EV9.
Pour une recharge domestique sur Wallbox de 11 kW, il faudra compter 5h20 pour la petite batterie et 7h15 pour la grande.