Révélé lors du Salon de l’Automobile 2024, le Skoda Elroq s’inscrit dans le segment des SUV compacts électriques, où il entend séduire un public familial en quête d’un véhicule à la fois pratique et polyvalent. Cependant, la compétition est rude sur ce marché très convoité. Pour évaluer ses véritables atouts face à ses rivaux, nous avons pris le volant pour un test complet.
Présentation
Avec l’Elroq, Skoda s’impose dans la catégorie des SUV compacts 100 % électriques, en tant qu’équivalent électrifié du Karoq. Ce modèle, attendu pour début 2025, introduit le nouveau design « Modern Solid » de la marque tout en affichant une grille tarifaire particulièrement compétitive. Proposé dès 33 300 € dans sa version d’entrée de gamme Elroq 50, il rencontrera sur sa route des modèles comme le Renault Scénic E-Tech, le Kia EV3, le Hyundai Kona ou le Peugeot E-3008.
Gamme et tarifs du Skoda Elroq
| City | Element | Clever | Plus | |
| Elroq 50, 170 ch, 370 km | 33 300 € | |||
| Elroq 60, 204 ch, 400 km | 36 620 € | 38 390 € | 40 230 € | |
| Elroq 85, 286 ch, 570 km | 42 470 € | 44 430 € |
Pour ceux qui recherchent une transmission intégrale, une déclinaison 85x de 299 ch a déjà été confirmée, mais sa commercialisation est prévue pour le printemps prochain, au même moment que l’arrivée de la version 60 de 204 ch, qui devrait constituer une part importante des ventes.
En attendant, nous avons testé la version 85 en finition Plus, affichée à 44 430 €. Ce modèle, équipé d’un moteur de 286 ch et d’une batterie de 82 kWh (dont 77 kWh utiles), représente le haut de gamme de la série actuellement disponible.
Skoda Elroq Design
Le Skoda Elroq marque le début d’une nouvelle ère stylistique pour la marque tchèque, avec l’introduction du langage de design « Modern Solid ». Ce style repose sur un équilibre entre des lignes tendues et un accastillage de crossover, pour donner plus de sobriété et d’efficacité à une carrosserie manquant parfois de dynamisme. Ici, le coefficient aérodynamique a été réduit à Cx 0,26 pour une meilleure efficacité sur la route, et ce en dépit de dimensions imposantes avec 4,48 m de long, 1,84 m de large et 1,65 m de haut.
À l’avant, la signature lumineuse à double étage se distingue par une configuration inédite pour la marque : des modules LED fins pour les feux de position et les clignotants, tandis que les projecteurs principaux, combinant croisement et route, sont intégrés dans un bloc optique plus imposant. La calandre, également conçue sur deux niveaux, associe une partie supérieure noire laquée à une grille inférieure en damier. Derrière le panneau de type « piano black » se cache radars et caméra.
À l’arrière, des feux triangulaires débordant sur les ailes ajoutent une touche contemporaine, et l’ensemble est complété par un diffuseur discret mais sportif. Résultat : l’Elroq dégage une silhouette élancée tout en étant discrète et harmonieuse.
Habitacle
En ouvrant la portière, on découvre que le Skoda Elroq adopte une esthétique moderne tout en conservant des éléments classiques inspirés de l’Enyaq. La planche de bord, d’un design fluide et ondulé, est dominée par un écran tactile central de 13 pouces, qui regroupe les commandes du système multimédia. On note toutefois la présence de quelques touches physiques, tant sur la console centrale que sur le volant. Bonne nouvelle, il semble que Skoda ait totalement abandonné l’idée de faire entrer des commandes haptiques dans son habitacle. L’ergonomie en profitera.
L’assemblage est rigoureux et les matériaux utilisés renforcent la sensation de qualité perçue. On note toutefois quelques plastiques durs et creux par endroits mais l’ensemble est vraiment flatteur et sérieux.
L’habitacle se distingue également par son espace généreux, rendu possible grâce à un empattement de 2,77 mètres. Les passagers arrière bénéficient d’un excellent dégagement pour les jambes, et le coffre offre un volume initial de 470 litres, extensible à 1 580 litres une fois les sièges arrière rabattus. On regrette néanmoins que la place du milieu ne soit pas plus accueillante, et que le volume du coffre soit inférieur à celui des Renault Scénic E-tech (545 litres. Le Kia EV3 n’est pas très loin non plus avec 460 litres alors qu’il ne fait que 4,30 m de long.
L’accessibilité du coffre est facilitée par un seuil de chargement bas et une ouverture large.
Fidèle à l’approche « Simply Clever » de Skoda, l’Elroq se distingue par des solutions de rangement ingénieuses, réparties dans l’ensemble de l’habitacle. On retrouve des espaces pratiques entre les sièges, sous la console centrale, et dans les contre-portes. Les accessoires emblématiques de la marque sont également de la partie, comme le parapluie intégré dans la porte conducteur ou le grattoir à givre placé dans le hayon.
Un filet astucieusement installé sous la tablette arrière permet de ranger facilement les câbles de recharge, bien plus accessibles que s’ils étaient sous le plancher, notamment lorsque le coffre est chargé.
Technologies du Skoda Elroq
Le Skoda Elroq offre dès son entrée de gamme un équipement riche et complet, quel que soit le niveau de finition. On y retrouve une instrumentation numérique de 5,3 pouces, couplée à un écran multimédia de 13 pouces, la connectivité sans fil avec Android Auto et Apple CarPlay, une caméra de recul, ainsi que des dispositifs de sécurité avancés tels que le freinage d’urgence, le maintien dans la voie, la reconnaissance des panneaux, la surveillance du trafic transversal et la conduite semi-autonome de niveau 2.
En supplément, plusieurs options permettent d’enrichir encore cette dotation, notamment un affichage tête haute, un système audio Canton, une caméra à 360°, ou encore la fonctionnalité de stationnement à distance Remote Park Assist.
Si cette dernière a été démontrée avec succès lors de notre présentation, son intérêt réel reste questionnable. D’une part, le temps nécessaire pour activer et réaliser un créneau simple est relativement long. D’autre part, la dépendance à l’application My Skoda pose problème : dans des parkings souterrains où la couverture réseau fait défaut, son utilité est compromise, alors même que c’est dans ces situations que l’outil serait le plus pertinent, notamment pour s’insérer dans un emplacements étroits en étant en dehors de la voiture
Cela dit, l’interface du Skoda Elroq se montre intuitive. Malgré la multiplicité des fonctionnalités, les menus sont bien structurés, et il est possible de désactiver en une seule manipulation toutes les assistances via une touche de raccourci personnalisable. Sur ce point, seul Renault se démarque avec sa commande My Safety Perso encore plus simple.
De plus, la réactivité du système est satisfaisante, et l’intégration d’un planificateur d’itinéraire constitue une belle avancée. Celui-ci propose un filtre permettant de sélectionner non seulement la puissance minimale d’une borne de recharge, mais également le réseau auquel elle appartient. Une fonctionnalité intéressante, bien qu’incomplète. Si Skoda ajoutait la possibilité de définir un seuil minimal de batterie à destination ou lors d’une arrivée à une borne, cela rendrait enfin superflues les applications externes comme Chargemap.
Sur la route avec le Skoda Elroq 85
La version 85 du Skoda Elroq mise à l’essai, affiche des performances convaincantes sur le papier : une puissance de 286 ch et un couple de 545 Nm, délivrés de manière particulièrement fluide. Cette progressivité dans les accélérations, bien qu’appréciable pour une conduite quotidienne, pourra sembler un peu trop douce pour ceux en quête de sensations fortes. Cependant, le compteur ne trompe pas : avec un 0 à 100 km/h en 6,6 secondes, l’Elroq atteint rapidement des vitesses élevées, sans brutalité.
Outre cette douceur mécanique, le SUV se distingue par un excellent confort, notamment dans notre configuration d’essai équipée des suspensions pilotées DCC Plus. Ces dernières, ajustables sur 15 niveaux en plus des modes de conduite préréglés (Eco, Confort et Sport), permettent de trouver un bon compromis entre confort et tenue de caisse, particulièrement avec des réglages intermédiaires autour des niveaux 10 ou 11 sur des parcours tortueux. En mode Confort, l’amortissement s’adapte bien aux irrégularités urbaines ou autoroutières et offrent une expérience de conduite agréable grâce à un train avant précis et réactif. Dommage que la direction manque de consistance.
Il convient de rappeler que l’Elroq est une propulsion, avec les roues arrière non seulement motrices mais supportant également le poids du moteur. Dans certaines situations, comme une décélération brutale en appui ou une réaccélération en sortie de virage serré, l’arrière peut devenir mobile. Cela pourrait surprendre les conducteurs moins expérimentés, notamment sur des surfaces glissantes, comme une route humide en automne. Toutefois, le système anti-patinage est efficace et veille à limiter tout comportement imprévisible.
Malgré ses qualités dynamiques, le poids de l’Elroq reste élevé, particulièrement en version 85, qui affiche 2 119 kg sur la balance, contre 1 949 kg pour la version 50. Ce surpoids, typique des véhicules électriques, affecte nécessairement l’agilité, bien que l’équilibre global reste satisfaisant.
Autonomie Skoda Elroq
En tout cas, parcourir des kilomètres à bord de l’Elroq 85 est loin d’être une punition surtout que sa batterie de 82 kWh (77 kWh nets) promet 579 Km d’autonomie. Un chiffre qu’il faudra relativiser en fonction de votre conduite, de la météo ou du dénivelé mais c’est le chiffre annoncé par le constructeur selon le cycle WLTP.
Si Skoda annonce 16,4 kWh/100 km de consommation moyenne, nous avons tourné autour des 19 kWh/100 km dans le cadre de notre essai et étions à 20,3 kWh sur autoroute, ce qui permet tout de même des étapes de plus de 300 km avant d’aller se brancher sur une borne rapide.
Là, l’Elroq 85 encaisse jusqu’à 170 kW de puissance. Un chiffre dans la bonne moyenne vis à vis de la concurrence tout comme le temps de charge qui prendra 28 min pour faire le plein d’ions de 10 et 80% de batterie. Néanmoins on est encore loin des performances des plateformes 800 Volts, malheureusement encore trop chères.
