Prévue initialement en tout électrique, la prochaine génération des Alfa Romeo Giulia et Stelvio Quadrifoglio conservera finalement un moteur à combustion. Une décision qui répond à la demande persistante des clients pour un moteur thermique au caractère bien affirmé.
Le rugissement plutôt que le silence : Alfa revient à ses fondamentaux
Alfa Romeo revoit sa copie. Alors que les futures générations des Giulia et Stelvio Quadrifoglio devaient incarner la transition électrique du constructeur, elles bénéficieront finalement d’un moteur thermique. Ce choix stratégique, confirmé par le PDG Santo Ficili à nos confrères d’Auto Express, marque un revirement significatif pour la marque italienne qui proposera ces deux modèles à la fois en version zéro émission et en motorisation essence, possiblement hybridée.
Cette inflexion découle d’une analyse approfondie du marché, comme l’explique Cristiano Fiorio, responsable marketing et communication d’Alfa Romeo. Il déclare ne pas concevoir une Quadrifoglio sans le son distinctif d’un moteur thermique, insistant sur le lien émotionnel fort que les clients entretiennent avec ce type de motorisation.
« Personnellement, je ne vois pas une Quadrifoglio électrique. Je vois une Quadrifoglio qui fait entendre le son d’un vrai moteur », affirme-t-il sans détour.
Un V6 en héritage ? La piste la plus sérieuse pour les futures Quadrifoglio
Le moteur exact n’a pas encore été officialisé, mais C. Fiorio laisse entendre que le V6 biturbo 2,9 litres qui équipe les actuels modèles Quadrifoglio pourrait faire son retour. À la question de savoir si ce bloc très apprécié pourrait survivre à la nouvelle génération, il répond : « Vous avez dit quelque chose qui n’est pas loin de ce que nous pensons. » Il écarte d’emblée l’hypothèse d’un moteur à quatre cylindres, précisant que des véhicules aussi imposants que la Giulia ou le Stelvio exigent une motorisation plus généreuse. « Peut-être que six cylindres, c’est plus facile », suggère-t-il.
Les futurs modèles seront bâtis sur la plateforme STLA Large du groupe Stellantis, une architecture pensée dès l’origine pour accueillir plusieurs types de motorisations. Fiorio confirme que cette flexibilité laisse à Alfa Romeo toute liberté dans le choix du moteur : « La bonne nouvelle, c’est que la plateforme a été développée pour être multi-énergie, donc il n’y a absolument aucun problème pour l’adapter à n’importe quel type de motorisation. »
Une stratégie flexible dictée par les données de marché
À l’origine, Alfa Romeo envisageait des variantes 100 % électriques très puissantes des Giulia et Stelvio Quadrifoglio, avec environ 1 000 chevaux et un 0 à 100 km/h en seulement deux secondes. Ces versions ne sont pas exclues du catalogue futur, mais leur pertinence est désormais remise en question. Fiorio reconnaît que le marché du véhicule électrique haute performance n’a pas atteint les volumes escomptés il y a encore quelques années : « Il faut lire les données, écouter les attentes des clients, et adapter notre stratégie en conséquence. »
nterrogé sur une possible hybridation du futur moteur thermique, notamment à l’image de la nouvelle BMW M5 dotée d’un système hybride rechargeable, C. Fiorio reste volontairement évasif. Il indique que plusieurs options sont encore à l’étude et que la décision finale dépendra de l’évolution des réglementations dans certains marchés clés.