Le Volvo EX90, vaisseau amiral de la marque suédoise, vit ses premiers tours de roues en tout électrique. Un propulsion qui va bien à ce géant 7 places, mais ce n’est pas le seul argument qu’il a à faire valoir. On fait le tour de ce SUV familial aux charmes scandinaves.
Alors que le XC90 connait son troisième restylage et ne sera disponible qu’en PHEV, l’EX90 son pendant tout électrique, attendu depuis 2 ans, arrivera enfin en concession d’ici la fin d’année. Bien que Volvo ait reconnu que l’adoption du tout électrique prendra plus de temps que prévu, le constructeur reste engagé dans la transition verte et propose désormais son premier SUV 7 places premium.
En dehors d’une nouvelle identité stylistique, le Volvo EX90 mise sur une expérience de conduite numérique, sa nouvelle plateforme SPA2 et des équipements de confort d’un très haut niveau. Un positionnement qui se ressent dans la tarification avec un prix d’appel à 89 500 € pour une version mono-moteur de 279 ch et 610 km d’autonomie. Au-dessus, la version Twin et ses deux moteurs de 408 ch est à 99 250 € et la version Twin Performance qui développe 517 ch (la plus importante puissance pour une Volvo de série) est à 110 400 €. Pour ces deux dernières versions l’autonomie est de 619 km. Pas de quoi manquer de jus donc grâce aux très imposantes batteries de 104 kWh (Single) et 111 kWh (Twin et Performance) qui impose tout de même un poids conséquent à ce SUV puisqu’il faudra compter entre 2 637 kg et 2787 kg selon les versions. Toutefois, en tant que pure électrique l’EX90 sera exonéré de malus au poids, ce qui ne sera pas le cas de son frère XC90 qui sera taxé dés 2025 en tant qu’hybride rechargeable.
Les tarifs et la gamme du Volvo EX90
Dés l’entrée de gamme Start, l’équipement est pléthorique avec un régulateur adaptatif, un LiDAR, un écran multimédia de 14,5 pouces fonctionnant sous Google Automotive, des phares Led, des sièges chauffants, une pompe à chaleur et un toit panoramique. La finition Plus apporte un affichage tête haute 13,2 pouces, un purificateur d’air, un système audio Bose Premium et un support lombaire. Enfin, la finition Ultra, qui selon le constructeur, sera la plus choisie par les clients, proposera la technologie de feux Led Pixels, la caméra 360, les sièges massants, un vitrage feuilleté, un pack hiver avec volant et tout les sièges chauffants, et une configuration 6 ou 7 places.
Motorisation | Transmission | Puissance | Autonomie WLTP | Start | Plus | Ultra |
Single | Propulsion | 279 ch | 610 km | 89 500 € | 95 100 € | |
Twin | 4 roues motrices | 408 ch | 619 km | 99 250 € | 105 200 € | |
Twin Performance | 4 roues motrices | 517 ch | 619 km | 110 400 € |
Design et finitions du Volvo EX90
Avec ses 5,03 m de long pour 1,96 m de large et 1,74 m de haut l’EX90 en impose clairement. Pourtant son style épuré grâce à ses larges surfaces lisses lui donne un style rassurant bien dans le ton de ses origines nordiques. Il ne fait pas dans l’esbroufe, laissant à d’autres les jeux parfois exagérés de facettes et de plis de carrosserie. Ici, pas la peine de sortir les muscles, il est déjà bien costaud.
Et si vous n’avez pas compris à qui vous avez à affaire, sa signature lumineuse en forme de marteau de Thor (Dieu du tonnerre dans la mythologie nordique) vous rappellera d’un coup de feux Matrix Led qu’il compte parmi les boss de la route. On notera d’ailleurs ici un gimmick sympa : de jour les phares sont recouverts des feux de position Leds, de nuit ils s’ouvrent pour laisser apparaitre les feux de croisement et de route.
En dehors de cela pas de surprise au niveau de la carrosserie si ce n’est à l’arrière avec des feux, encore, qui reprennent le dessin du petit frère EX30, lui aussi full électrique avec non seulement le retour en forme de C, le bandeau lumineux traversant le hayon mais aussi les feux verticaux au niveau de la custode arrière.
Particularité du Volvo EX90, il est doté, juste au dessus de la baie de pare-brise, d’un LiDAR. Ce dernier utilise la lumière sous la forme d’un laser pulsé pour mesurer les distances jusqu’à 250 m et veille à la sécurité des occupants. L’intérêt c’est qu’à la différence d’une caméra ou d’un radar classique qui peut être obstrué, le LiDAR surveille en permanence l’état de la route et agit en redondance avec les autres capteurs.
Habitacle
En ouvrant la portière on découvre un intérieur particulièrement chic, bien fini et épuré dans la tradition scandinave. L’ensemble est toutefois assez froid avec uniquement une petite instrumentation numérique caché derrière le volant et un grand écran au format vertical.
Si la qualité des matériaux est sans reproche et que l’usage du « bouleau aride » et « frêne polaire » dans nos versions d’essai réchauffe l’ambiance, on regrette la disparition de simples commandes comme le réglages des rétro ou du volant : pour ajuster ceux-ci il faut passer par les menus d’une interface pas toujours évidente à saisir au premier abord. Et que dire de la nécessité de devoir utiliser un switch pour descendre les vitres arrière depuis l’avant ou encore de devoir passer par l’interface pour ouvrir la boite à gants. Pas très ergonomique ça.
Technologies
Heureusement, le constructeur a eu la bonne idée de toujours laisser visible les réglages de ventilations (tous les constructeurs ne le font pas) et surtout, le fait d’opter pour Google Automotive en tant qu’OS, garantit une navigation très rapide dans l’interface. Il y a beaucoup de menus et de sous menus, et il faudra un temps d’adaptation mais la navigation est quasiment aussi rapide qu’avec un smartphone. Notons aussi que puisque la navigation GPS passe par Google Maps, elle intègre un planificateur d’autonomie qui permet de choisir son réseau préféré ou encore de dire avec quel niveau de batterie on veut arriver.
Au delà de l’expérience très tech que ce EX90 distille c’est aussi une vraie sensation d’espace qu’il offre. Si les passagers avant sont bien lotis, merci les sièges massant, à l’arrière les passagers ne seront pas mal servis avec trois vrais sièges indépendants et coulissants. Petites déception toutefois, accéder au rang 3, demande une certaine gymnastique pour enjamber les sièges du rang 2 et l’installation y est un peu moins confortable qu’espéré. Un adulte y tiendra avec peine (même si on sait que généralement cette place est réservée aux enfants) et l’espace au jambe, tout comme la garde au toit, est moindre que dans un Kia EV9.
Bonne surprise en revanche, même avec le rang 3 dressé le coffre propose 310 l de chargement. Ce volume grimpe à 655 l en 5 places et même à 1915 l en deux places. Cerise sur le gâteau, il est non seulement possible d’abaisser le seuil de chargement (avec les suspensions pneumatiques) via un simple bouton dans le coffre mais aussi d’obtenir un vrai plancher plat.
Au volant du Volvo EX90
Si les chiffres de l’EX90, surtout dans notre version Twin Performances avec 517 ch et 910 Nm sont flatteurs, nous avions hâte de voir ce que cela donne sur la route. Et le moins que l’on puisse dire c’est que nous n’avons pas été déçus. Ce SUV électrique est une véritable invitation au voyage. Outre sa douceur de fonctionnement (tant que l’on active pas le mode « Performance ») le silence à bord est excellent. Aucun bruit d’air ni de roulement vient perturber la quiétude nordique de la conduite, moins encore si on bénéficie de l’option audio Bowers and Wilkins qui distille une spatialisation du son excellente, grâce aux 25 hauts-parleurs dont deux nichés dans les appuis-têtes avant.
Il est notable de voir à quel point ce EX90, en dépit de son gabarit, sait se montrer agile, alerte même si le besoin s’en fait sentir. Les dépassements ne sont qu’une formalité (0 à 100 km/h en 4,9s seulement) et sur les petites routes d’Oléron, théâtre de notre essai, que ce soit dans les village ou au milieu des marais, jamais nous n’avons eu l’impression de trainer un paquebot de près de 2,8 tonnes.
Il faut ici saluer le travail de la suspension pneumatique active qui gère non seulement le roulis mais aussi le tangage et l’enfoncement lors du freinage mais aussi la garde au sol. Bien utile lorsque les routes sont inondées, comme ce fût le cas lors de notre test ! Sans pour autant être un tapis volant l’EX90 se joue de la route et de ses aspérité. Il offre un conduite sure et rassurante. Notons là aussi le travail des doubles embrayages pilotés au niveau du moteur arrière qui permettent de renvoyer le couple vers la roue extérieur ou de couper la sollicitation du moteur arrière, en ligne droite par exemple pour économiser quelques précieux watts.
Volvo EX90, consommation
A ce propose d’ailleurs, le constructeur annonce 619 km d’autonomie avec la batterie de 111 kWh (107 utiles), c’est énorme et la consommation s’en fait un peu ressentir avec 22 kWh/100 km relevé lors de notre essai. Une valeur qui correspond toutefois à ce qu’annonce le constructeur avec une consommation entre 20,7 et 22 kWh en cycle mixte WLTP. Précisons toutefois que Volvo exploite pleinement sa plateforme 400 volts et réussi à se hisser parmi les constructeurs qui offrent les meilleures puissances de recharge avec 250 kW. Sur le papier c’est mieux qu’une Kia EV9 pourtant dotée d’une plateforme 800 Volts et qui annonce 210 kW. Mais il faudra faire un test plus poussé sur le sujet. En courant continu, le temps de charge de 10 à 80% est donc de 30 min et 10h pour faire le plein complet en 11 kW.