Renault présente l’Emblème, un concept hybride combinant hydrogène et batterie rechargeable. Cette voiture à l’autonomie de 1 000 km et conçu pour réduire les émissions de CO₂, sera dévoilée au Mondial de l’Auto à Paris.
Cette année, il semble bel et bien que le Mondial de l’Auto de Paris 2024 va reprendre des couleurs avec plus d’une trentaine de constructeurs, des nouveautés sur tous les stands et des concepts cars qui seront dévoilés au public. C’est dans ce cadre que sera dévoilé Emblème, un concept-car de la marque au losange qui préfigure la familiale de 2040.
La Renault Emblème se distingue par sa combinaison de technologies habituellement séparées. Contrairement aux hybrides traditionnels, ce modèle associe une pile à combustible hydrogène à une batterie nickel-manganèse-cobalt (NMC) de 40 kWh, offrant ainsi deux sources d’énergie complémentaires. Le moteur électrique de 215 chevaux monté sur l’essieu arrière procure une propulsion arrière, tandis que la pile à hydrogène permet de recharger la batterie. La réduction des émissions tout au long du cycle de vie du véhicule est annoncée comme une priorité pour la marque, avec des efforts particuliers pour réduire de 90 % les émissions de CO₂ par rapport aux véhicules de taille similaire.
Autonomie et temps de recharge
L’Emblème affiche une autonomie théorique de 1 000 kilomètres, répartie en 621 kilomètres grâce au système hydrogène et 300 kilomètres uniquement sur la batterie. Cette autonomie est obtenue via un réservoir d’hydrogène de 2,8 kg, suffisant pour parcourir 350 km entre chaque ravitaillement. À noter, la recharge en hydrogène ne prend que cinq minutes, bien que l’infrastructure reste actuellement limitée, avec environ 1 000 stations de recharge dans le monde en 2023.
En comparaison, la plupart des véhicules électriques nécessitent un temps de recharge beaucoup plus long, ce qui confère un avantage à cette approche hybride pour les trajets longue distance. Reste toutefois l’un des principaux freins à la généralisation de l’hydrogène reste son mode de production. Actuellement, la majorité provient de sources fossiles comme le méthane ou le charbon, avec des émissions de gaz à effet de serre conséquentes, créant de l’hydrogène gris.
La méthode prometteuse pour une production plus propre est l’électrolyse de l’eau, qui utilise un courant électrique pour séparer l’eau en dioxygène et en dihydrogène. Cependant, cette méthode reste peu efficace : le rendement global de ce processus est d’environ 25 %, contre 70 % pour les véhicules électriques à batterie. Un véhicule électrique classique utilise 100 kWh d’électricité pour une charge complète, tandis qu’un véhicule à hydrogène ne tirerait que 25 kWh d’énergie utile de cette même quantité. Ce désavantage énergétique souligne l’écart technologique actuel entre ces deux systèmes.
Renault Emblème, une aérodynamique optimisée
En termes de design, l’Emblème adopte une silhouette de type break de chasse, bien que sa carrosserie soit plus proche d’une berline en raison de ses quatre portes. Ce format n’a pas été choisi uniquement pour des raisons esthétiques : il favorise l’aérodynamique, avec un coefficient de traînée de 0,25. Le véhicule mesure 4,8 mètres de long pour 1,52 mètre de haut, ce qui lui donne une silhouette particulièrement dynamique.
Renault semble avoir également porté une attention particulière à la légèreté du véhicule. Avec un poids à vide de 1 750 kg, il se situe bien en dessous des standards des voitures électriques comparables.
La Renault Emblème sera exposé pour la première fois au public lors du Mondial de Paris 2024.