En réponse à la montée en puissance de la Suzuki GSX-R 750, Kawasaki a lancé en 1989 la ZXR 750 Stinger. Avec plus de 100 chevaux et un design inspiré des courses d’endurance, la Stinger est devenue une icône des sportives des années 80-90.

Une réponse à la Suzuki GSX-R 750

Au milieu des années 80, Kawasaki s’est orienté vers des modèles sport-touring avec des motos comme la 1000 RX, la ZX-10 Tomcat, et la GPX 750, délaissant quelque peu les sportives pures. Cependant, l’introduction de la Suzuki GSX-R 750 a redéfini les attentes dans le segment des 750 cm³, incitant Kawasaki à se repositionner. En 1988, la catégorie 750 cm³ a supplanté celle des 1000 cm³ dans des compétitions comme le Superbike et l’endurance, soulignant l’importance de cette cylindrée.

C’est ainsi qu’au Salon de Paris de 1989, Kawasaki a présenté la ZXR 750 Stinger, un modèle hypersport inspiré par la ZX-R7 d’endurance, elle-même célèbre pour ses performances au Mans et à Suzuka. La Stinger, dont le nom fait référence à un missile américain (et au dard de l’abeille), a immédiatement attiré l’attention avec son esthétique agressive et ses performances de pointe.

Kawasaki ZXR 750 Stinger, un look tout droit sorti de l’endurance

La ZXR 750 Stinger H1, lancée tardivement en 1989, était propulsée par un moteur dérivé de la GPX 750, commercialisée depuis 1987. Ce moteur délivrait plus de 100 chevaux à 10 500 tr/min et un couple de 7,8 mkg, lui permettant d’atteindre 245 km/h en vitesse de pointe. Le 400 mètres départ arrêté était abattu en seulement 10,9 secondes, une performance impressionnante pour l’époque. La moto affichait un poids à sec de 205 kg.

Visuellement, la Stinger se distinguait par son design imposant, marqué par une selle carrée et un double optique rond, typique des motos d’usine de cette période. Les deux grands tuyaux d’admission, bien que largement décoratifs, ajoutaient au caractère sportif de la moto, évoquant les motos d’endurance. Cependant, en réalité il ne sont que décoratif et envoient juste de l’air sur le haut de la culasse. Mais l’esprit racing est là.

La Stinger aime la conduite engagée

Au guidon, la Stinger se révèle exigeante, surtout par rapport aux sportives modernes. La répartition des masses et le poids se font sentir et elle nécessite une approche physique, particulièrement dans les virages serrés où le grand rayon de braquage évoque celui … d’un porte-avions. Cependant, une fois le mode d’emploi assimilé, on apprend à se détendre, à anticiper ses réactions et on comprend que ce qu’elle préfère, ce sont les grandes courbes rapides. La ZXR 750 Stinger se transforme alors en un véritable rail et se place exactement au millimètre. Mais elle n’aime pas l’approximation et demande un certain engagement pour la maîtriser.

Sur route, la protection offerte par l’imposant carénage est un point fort qui offre au pilote un abri efficace contre le vent. Mme si le confort est spartiate (merci l’amortisseur arrière en bois), on peut quasiment s’allonger derrière la bulle et cruiser à des vitesses malheureusement prohibées en tout tranquillité. Enfin, quand on parle de tranquillité, on fait évidemment l’impasse sur le caractère moteur, encore alimenté par des carburateurs, qui se distingue par sa brutalité. Avec 107 chevaux et 6,76 mkg de couple, la puissance est disponible dès les bas régimes, pour offrir un léger creux vers 7 000 trs puis explose jusqu’à près de 10 500 tr/min. A l’approche de la zone rouge, la Stinger marche très très fort, et vous envoie d’un virage à un autre à la vitesse d’un missile balistique. Mais, si le freinage à l’époque était correct, on peut dire aujourd’hui qu’il faudra être bien vigilent et adopter une conduite coulée si on ne veut pas se laisser surprendre.

Évolutions : ZXR 750 H2 et ZXR 750 J

Après la première version H1, Kawasaki a affiné la ZXR 750 avec la version H2 en 1990. Cette évolution incluait un nouveau bras oscillant (sans arceau de renforcement), une culasse redessinée, des soupapes élargies, de nouveaux arbres à cames avec des levées plus importantes, ainsi que des pistons et bielles allégés. Les carburateurs de 38 mm, un filtre à air plus volumineux, et un nouveau collecteur d’échappement en inox complétaient ces améliorations, permettant de réduire le poids de 5 kg, d’améliorer la répartition des masses et d’hausser les performances.

En 1991, la ZXR 750 J a été introduite avec des modifications plus significatives. Le moteur adoptait des cotes plus carrées (71 x 47,3 mm) pour une meilleure exploitation de la puissance. La partie cycle était également améliorée avec une fourche inversée Kayaba de 43 mm, des disques de frein de 320 mm, et un réglage indépendant de la prè-charge et de l’assiette

Caractéristiques techniques de la Kawasaki ZXR 750 Stinger H1

Caractéristiques Kawasaki ZXR 750 Stinger H1 (1989)
Moteur 4 cylindres en ligne, 16 soupapes, refroidissement liquide
Cylindrée 749 cm³
Alésage x Course 68 x 51,5 mm
Rapport de compression 10.8:1
Puissance maximale 105 chevaux à 10 500 tr/min
Couple maximal 6,76 mkg à 9 000 tr/min
Alimentation Carburateurs Keihin CVKD de 38 mm
Boîte de vitesses 6 rapports
Transmission finale Chaîne
Cadre Cadre en aluminium E-Box
Suspension avant Fourche télescopique de 43 mm, réglable
Suspension arrière Mono-amortisseur réglable Uni-TRack
Freins avant 2 x Disques de 3&0 mm, étriers à 4 pistons
Freins arrière Disque de 2″0 mm, étrier à 2 pistons
Pneus avant 120/70 ZR17
Pneus arrière 170/60 ZR17
Empattement 1 455 mm
Garde au sol 135 mm
Hauteur de selle 780 mm
Poids à sec 205 kg
Capacité du réservoir 18 litres
Vitesse maximale 245 km/h
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Journaliste auto et moto, fan de carbus et de turbo mais déguste avec plaisir les innovations et le couple camionesque des électriques actuelles. Regarde devant sans faire table-rase du passé.
kawasaki-zxr-750-stinger-la-replica-des-vertsLa Kawasaki ZXR 750 Stinger reste une moto emblématique des années 80-90, et incarne la transition de Kawasaki vers des modèles hypersport. Avec ses performances impressionnantes et son style tout droit sorti de l'endurance, elle a su marquer son époque et reste un modèle recherché par les amateurs de youngtimers sportives. Les versions H2 et J ont permis de peaufiner la formule pour permettre à la Stinger de rentrer dans l'histoire.

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