Avec son HJC RPHA 91, le constructeur coréen ambitionne de conquérir le marché des casques moto modulables premium. Un objectif porté par un équipement complet et une conformité avec le nouveau règlement ECE 22.06. Mais les promesses sont-elles tenues sur la route ? On vous dit tout dans notre test !
Le marché des casques moto voit l’arrivée du HJC RPHA 91, un modèle de casque modulable qui se veut haut de gamme avec des améliorations notables par rapport à ses prédécesseurs, à commencer par une mise en conformité avec le nouveau règlement 22.06, censé améliorer la protection de la tête du motard.
Le HJC RPHA 91 est le premier modulable de la marque à bénéficier de celle-ci, aussi bien en homologation Jet qu’en Intégral.
Le HJC RPHA 91 promet de concilier praticité au quotidien (beaucoup de motards, dont votre serviteur, apprécient de lever la mentonnière au feu rouge pour respirer) et efficacité sur les longues distances. Un consensus pas si évident à trouver puisque les avantages de l’un peuvent vite se retourner en inconvénient sur l’autre, en raison notamment du poids par exemple ou des bruits d’air.
Voyons donc comment ce casque se comporte au quotidien et si HJC mérite de s’aventurer sur le segment convoité des modulables haut de gamme comme le Shoei Neotec III ou le Schubert C5.
Présentation et conception du HJC RPHA 91
Le HJC RPHA 91 bénéficie de la coque PIM Evo intégrant des fibres d’origine naturelle (du lin) au carbone et à la fibre de verre, permettant une protection accrue tout en maintenant un poids « censé » être réduit. Nous écrivons entre guillemets car on voit que le nouveau règlement 22.06 est passé par là : le RPHA 91 est donné pour 1700 grammes en taille M ce qui n’en fait pas un poids plume. Il est assez volumineux aussi. Pour gagner du poids, 100 grammes exactement, il faudra s’en remettre à la version Carbone, plus chère.
La coque a été optimisée pour l’aérodynamisme, avec des tests en soufflerie permettant une meilleure répartition des masses et une réduction des perturbations dues au passage de l’air. Le système de double pivot pour la mentonnière a aussi été conçu pour offrir une faible résistance à l’air et réduire les bruits aérodynamiques, avec un mécanisme de verrouillage inférieur qui se cache automatiquement une fois la mentonnière relevée.
Le HJC RPHA 91 se décline en plusieurs coloris et tarifs. La version uni débute à 549 € quand la version déco est à 629 €. Le modèle Carbone est quant à lui positionné à 700 €. Il est disponible dans les tailles allant du XS à 2XL (tour de tête 54 à 63)
Équipements
Le casque est compatible avec le système de communication sans-fil SMARTHJC v2, intégrable sans compromettre l’aérodynamisme ou l’homologation du casque. Ce système, fourni par SENA, s’installe facilement grâce à des platines de commandes latérales.
D’ailleurs, notez que dernièrement, la marque a lancé une offre promotionnelle en offrant un intercom SMART HJC 11B avec l’achat d’un RPHA 91. Si la promo est terminée, la marque réitère régulièrement ce genre d’opération. A bon entendeur !
Parmi les accessoires inclus, on trouve la lentille Pinlock, un cache-nez et une bavette anti-remous articulée, ainsi qu’une housse de bonne qualité. Le casque est également équipé d’une boucle micrométrique métallique pour un ajustement sécurisé.
RPHA 91, ergonomie et confort
L’intérieur du RPHA 91 a été entièrement repensé pour offrir un confort optimal. Les mousses 3D interchangeables, démontables et lavables, bénéficient de traitements antibactériens et anti-odeurs. Les mousses de joues sont conçues pour réduire la pression, et des cannelures dédiées permettent le port de lunettes sans inconfort.
Le casque est également équipé d’un écran solaire interne réglable sur trois positions, permettant de l’ajuster (sur 1 cm) selon la morphologie du conducteur ou la présence de lunettes. L’écran principal, traité anti-rayures et UV, est accompagné d’une lentille Pinlock 120 pour prévenir la buée.
Ventilation
Le RPHA 91 se distingue par son système de ventilation, avec quatre entrées d’air frontales placées pour optimiser la circulation et minimiser la formation de buée, quelque soit la météo. La ventilation de la mentonnière s’ajuste sur deux niveaux, celle sur le front un seul. Deux évents sont présents au-dessus de la visière. On note enfin la présence d’un spoiler ajustable sur l’arrière du casque qui permet de diriger les flux d’air pour l’aérodynamisme et un confort auditif amélioré.
Sur la route avec le casque HJC RPHA 91
Lors de la première prise en main on salue immédiatement la qualité globale de finition. La couleur bleue mat de notre exemplaire d’essai lui donne un côté assez chic et, bonne surprise, elle n’est pas particulièrement fragile. On regrette en revanche l’aspect un peu plastique de certaines pièces comme les events au dessus de la visière ou la gâchette pare-soleil. Même constat sur les parties plastique sous le casque sans grande noblesse. Toutefois, après plusieurs mois d’essai on ne constate pas de fragilité particulière.
Enfilage
Le RPHA 91 s’enfile très facilement. C’est d’ailleurs l’un des avantage des modulable par rapport aux casques intégraux et ici le RPHA 91 ne déroge pas à la règle avec en plus un système d’ouverture de la mentonnière efficace qui ne s’est jamais coincé ou n’a montré de points durs durant notre test. Une fois sur la tête, le RPHA 91 n’est pas un poids plume, mais le poids est bien réparti.
L’enfilage se passe donc facilement, les tissus sont agréables au toucher et surtout les mousses sont suffisamment denses pour assurer à la fois un bon confort au niveau du maintien, sans écrasement ni point de pression, et au niveau de l’acoustique. La densité de celles-ci isole en effet correctement sans vous couper de l’extérieur.
Le passage des lunettes est facilité par les rainures latérales, et là non plus nous n’avons pas eu à chercher le bon angle pour insérer les branches. Un bon point supplémentaire, secondé par la fermeture par boucle micrométrique qui permet d’ajuster finement la jugulaire.
Position ouverte
Les premiers mètres sur notre destrier se font mentonnière relevée pour voir comme le casque se comporte au niveau de la répartition du poids avec les remouds d’air : bonne surprise, non seulement le poids est en effet bien réparti mais en plus le dessin du casque permet d’évoluer à basse vitesse sans la moindre gêne avec la mentonnière relevée. Il est par ailleurs possible de la bloquer en position haute avec une gâchette positionnée à gauche du casque.
Par prudence, nous n’évoluons pas au dessus de 50 km/h avec la mentonnière relevée. En mode casque intégral, le RPHA 91 révèle une autre bonne surprise : le champ de vision est très correct, avec une bonne vision périphérique. Un aspect que l’on relève aussi une fois l’écran solaire abaissé. Son ajustement ne gênera pas les porteurs de lunettes. En revanche, il arrive par moment que la gâchette, située sous le côté gauche du casque, coince.
Autre aspect agaçant, si on décide de rouler avec la visière relevée, celle-ci finit toujours par se refermer brusquement en claquant toute seule. Un constat qui est apparu sur différentes motos et qui intervient systématiquement au dessus 80 – 90 km/h où lors d’un accélération franche. C’est un peu comme si les 13 crans de la visière étaient un peu trop lâches. C’est un peu dommage.
Confort acoustique
En prenant de la vitesse, il nous est permis de vérifier une autre promesse du constructeur, celui du travail aérodynamique et du bruit. Le RPHA 91 réalise sur ce plan un bon travail puisqu’il est, selon nous, l’un des modulables les plus silencieux du marché. Mais attention, nous avons bien spécifié « modulable », ce qui n’en fait donc pas non plus un casque vraiment bien insonorisé à haute vitesse. Des bruits d’air et des sifflements sont clairement perceptibles et nous ne saurons que trop vous conseiller de porter des bouchons d’oreille si vous comptez faire un long trajet autoroutier.
Un dernier mot sur la ventilation. Les deux plus grosses ouvertures frontales assurent une bonne ventilation et permet des points frais sur le haut du crane, agréables en été. Elles sont faciles à manipuler avec des gants, à l’inverse des deux events au dessus de la visière. Notons tout de même que ces flux d’air généreux, qui évitent aussi la formation de buée par temps humide, peuvent devenir excessif en hiver et nécessiter une fermeture rapide des ventilations pour éviter d’avoir trop froid.