Pour sa 47e édition, le Dakar a une fois de plus repoussé les limites des participants, qui ont affronté plus de 7 400 kilomètres de pistes accidentées en Arabie saoudite. Avec 175 véhicules ayant franchi la ligne d’arrivée, cette édition a été marquée par des performances exceptionnelles, des victoires historiques et une domination renouvelée de KTM dans la catégorie motos.
Le Dakar 2025 en chiffres : abandon, endurance et diversité
Cette année, 175 véhicules ont franchi la ligne d’arrivée à Shubaytah après avoir parcouru 7 453 km selon la FIM (catégorie moto) ou 7 828 km selon la FIA (autos et camions). Parmi eux, on comptait 77 motos (dont 67 en Rally 2), 40 véhicules Ultimate, 23 SSV, 13 camions et 21 Challenger, auxquels se sont ajoutés 52 véhicules ayant bénéficié de jokers pour rester dans la course malgré des déboires mécaniques.
Cependant, l’épreuve a également vu un taux d’abandon significatif : 108 véhicules, soit 32,24 %, n’ont pas pu rejoindre l’arrivée.
Motos : Daniel Sanders et KTM règnent en maîtres
La catégorie motos a vu la domination absolue de Daniel Sanders, surnommé « Chucky ». Ce pilote australien de 30 ans a non seulement remporté la course, mais il l’a fait en menant le classement général de bout en bout, un exploit qui n’avait pas été réalisé depuis Marc Coma en 2009. Avec cinq victoires d’étapes, dont quatre sur les six premières, Sanders a prouvé sa régularité et son talent stratégique, notamment dans les difficiles spéciales de l’Empty Quarter.
Cette victoire marque également la 20e victoire de KTM sur le Dakar, consolidant son statut de constructeur le plus titré. La marque autrichienne s’est également imposée dans toutes les catégories de motos, remportant 8 des 13 étapes, grâce à Sanders, mais aussi à Luciano Benavides et Michael Docherty.
Honda n’a pas été en reste, plaçant deux pilotes sur le podium : Tosha Schareina (2e) et Adrien Van Beveren (3e), qui répète son exploit de 2024. Yamaha et Sherco de leur côté continuent de se battre pour rivaliser face aux deux géants que sont KTM et Honda.
Autos : Yazeed Al Rajhi, l’homme de la nation
En autos, l’édition 2025 a vu un moment historique avec la victoire de Yazeed Al Rajhi, qui devient le premier Saoudien à remporter le Dakar à domicile avec son Toyota Hilux. Après 11 participations, Al Rajhi a enfin atteint son objectif grâce à une stratégie impeccable et une performance sans faille. Malgré une bataille intense avec Henk Lategan, qui menait encore à mi-parcours, le pilote saoudien a pris l’avantage lors de la boucle de Shubaytah, s’imposant avec 3 minutes et 57 secondes d’avance.
Le podium a également vu une lutte acharnée entre Mattias Ekström (Ford M-Sport), qui a terminé troisième grâce à une victoire d’étape lors de l’avant-dernière journée, et Nasser Al Attiyah (Dacia), quadruple vainqueur du Dakar. Ce dernier termine à la quatrième place.
Dacia, qui faisait ses débuts au Dakar, a également marqué cette édition, malgré des abandons notables, notamment celui de Sébastien Loeb. Mini, avec son nouveau modèle à moteur essence, n’a pas brillé autant que prévu, mais le jeune Joao Ferreira, âgé de 25 ans, a tout de même décroché une 8e place prometteuse avec une version diesel.
Camions : Martin Macik sans rival
Dans la catégorie camions, Martin Macik a conservé son titre en réalisant un véritable exploit. Avec cinq victoires d’étapes, il a dominé ses principaux rivaux, notamment Ales Loprais et le jeune prodige néerlandais Mitchel van den Brink, qui termine deuxième à seulement 5 minutes et 30 secondes. La supériorité de Macik illustre la montée en puissance de l’équipe MM Technology, qui s’impose comme un acteur incontournable de cette catégorie.
Challenger et SSV : des catégories en plein essor
En catégorie Challenger, l’Argentin Nicolas Cavigliasso, accompagné de sa copilote Valentina Pertegarini, a remporté la victoire avec plus d’une heure d’avance sur ses concurrents. Ce duo expérimenté, après une solide saison 2024, a démontré sa maîtrise tout au long des étapes, dominant la catégorie de bout en bout.
En SSV, Brock Heger, pour sa première participation, s’est imposé avec son Polaris RZR, permettant à la marque de conserver son titre. Le Chilien Chaleco Lopez, malgré une mécanique capricieuse en début de course, a réalisé une remontée spectaculaire, décrochant cinq victoires d’étapes pour terminer deuxième.
Dakar Classic : Carlos Santaolalla entre dans l’histoire
Dans la catégorie Dakar Classic, Carlos Santaolalla a marqué un tournant en devenant le premier pilote à remporter deux fois cette compétition. Au volant de son Toyota HDJ 80, il a dominé ses concurrents, notamment l’Italien Lorenzo Traglio, qui termine deuxième avec son Nissan Terrano.
Le challenge Mission 1000, avec des véhicules expérimentaux électriques et à hydrogène, a également marqué cette édition. Des modèles comme les motos Segway ou le SSV à hydrogène HySe ont montré des progrès significatifs en matière de performances et d’autonomie, ouvrant des perspectives à creuser pour l’avenir du Dakar.
